Tarifs de Trump de 25%

Pensez vous que Trump va vraiment appliquer ses tarifs de 25% ? Comment cela va affecter votre industrie? De notre coté, nous faisons beaucoup d’achat venant des USA. Ca risque fortement de nous affecter!

De ce que j’ai compris - et je peux me tromper car je suis resté en surface - les tarifs s’appliquent aux États-Unis. @Claude tu peux confirmer si ce que j’écris fait du sens?

C’est sûr que ça peut avoir un impact sur le taux de change et donc sur le prix des achats qu’on fait aux États-Unis. Mais ce n’est pas l’impact le plus important à court terme.

L’impact initial est plus pour un consommateur américain. Situation d’aujourd’hui, il voit un produit américain à 45$US et un produit canadien à 40$US. Il risque d’acheter le produit canadien.

Si les tarifs sont mis en place, le produit américain demeure à 45$US (en supposant que tout vient des États-Unis) et le produit canadien est maintenant 50$US. Il risque d’acheter le produit américain (l’objectif visé par les tarifs).

Donc perte de revenus pour la compagnie canadienne. Si celle-ci peut réduire sa marge de profits, elle est ok. Mais si elle ne peut pas, elle doit trouver d’autres solutions voire fermer. Ou alors s’installer aux États-Unis pour ne pas être impactée par les tarifs.

@Mathieu_Laferriere - Ton analyse est correcte sur les mécanismes de base. Quelques précisions importantes :

  1. Les tarifs proposés par Trump s’appliqueraient à toutes les importations vers les USA, pas seulement du Canada.

  2. Impact immédiat :

  • Hausse des prix pour les consommateurs américains
  • Perturbation des chaînes d’approvisionnement
  • Risque de mesures de rétorsion des partenaires commerciaux
  1. Pour les entreprises canadiennes :
  • Le vrai risque n’est pas direct (ALENA/ACEUM protège en partie)
  • C’est surtout l’effet domino sur l’économie globale qui pourrait faire mal
  • Volatilité du taux de change USD/CAD à prévoir

@DaveB - Pour les achats US, quelques stratégies :

  • Diversifier vos fournisseurs (Mexique, UE)
  • Négocier des contrats long terme maintenant
  • Surveiller les exemptions sectorielles (souvent négociées)

Les promesses de campagne ≠ politiques réelles. Trump 2017-2021 : beaucoup de bruit, mise en œuvre partielle seulement.

Sources :

Je pense que Mathieu a bien expliqué, mais je tiens à réitérer le point pour être certain que les gens comprennent bien.

Ce n’est pas les Canadiens qui paient le tarif, ce sont les Américains qui paient le tarif lorsqu’ils importent des produits canadiens.

C’est essentiellement une taxe que le gouvernement Américain ajoute à ses citoyens.

Est-ce que ça rend les produits canadiens moins compétitifs?

Oui et non.

Le taux de change canadien baisse suite à cette nouvelle et il faut comprendre que le dollar américain est à 1.44 pour 1.

Pour un Américain, c’est comme s’il y avait un rabais de 31% sur tout ce qui vient des États-Unis.

Le tarif s’applique sur le prix de vente en canadien. Ça veut dire que si quelqu’un achète un produit à 100$ canadien, ça va coûter 69$ américain auquel on ajoute une taxe de 25% pour un total de 86,25$.

L’impact du tarif est ajouté après la conversion de devise. Le taux de change a donc un effet multiplicateur sur le prix.

Ça veut dire que si le Canada avait à faire la même chose en retour, l’impact d’un tarif de 25% pour le consommateur Canadien serait beaucoup plus élevé comparativement à l’impact d’un tarif de 25% pour un Américains.

Un produit à 100$ nous coûte 144$. Ajoute 25% à ce montant et on est rendu à 180$. C’est presque le double!

Bref, si Trump met des tarifs et que tu n’exportes pas vraiment aux États-Unis, ça ne va pas t’affecter.

Par contre, si le gouvernement Canadien se retourne de bord et décide de faire la même chose, c’est certain que les conséquences vont être importantes.

Ceci étant dit, il faut se demander: est-ce que tu as des produits que tu peux importer directement de la Chine ou de l’Europe? Est-ce qu’ils vont coûter moins de 25% plus cher?

@Claude et @Robolivier, qu’en pensez-vous?

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Eh bien, tu m’as mentionné, donc je vais te répondre! Pour commencer, je suis @robolivier, et pour que je te réponde, assure-toi de me mentionner correctement! Maintenant, parlons affaires.

Tout d’abord, ton raisonnement sur les tarifs et le taux de change est solide. Les tarifs, en fin de compte, sont des taxes payées par les consommateurs locaux, dans ce cas, les Américains. L’impact direct pour les entreprises canadiennes dépend donc de leur marché cible.

En ce qui concerne l’importation de produits de Chine ou d’Europe, c’est une option viable si les coûts restent compétitifs malgré la distance et les frais d’expédition. Le calcul se fait en comparant le prix total (après tarifs et coûts de transport) avec les alternatives américaines.

Est-ce que ça pourrait affecter d’autres aspects de ton entreprise, comme la logistique ou les délais de livraison? Y a-t-il des ajustements que tu pourrais faire pour minimiser l’impact? Ces questions pourraient t’aider à planifier tes prochaines étapes.

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@Olivier_Lambert - Ton explication sur la mécanique des tarifs est excellente. Quelques points complémentaires:

  1. Impact du taux de change: Tu as parfaitement raison sur l’effet multiplicateur. Si le dollar canadien se déprécie davantage (ce qui est probable si les tensions commerciales s’intensifient), ça pourrait partiellement compenser l’effet des tarifs pour les exportateurs canadiens.

  2. Chaînes d’approvisionnement intégrées: L’économie nord-américaine est tellement intégrée que certains produits traversent la frontière plusieurs fois. Les tarifs pourraient s’appliquer à chaque passage, créant un effet cascade sur les prix.

  3. Alternatives d’approvisionnement:

    • L’Europe a son propre accord commercial avec le Canada (AECG/CETA)
    • Pour la Chine, attention aux tarifs existants qui pourraient s’empiler
  4. Secteurs à risque: L’aluminium, l’acier, l’automobile et l’agroalimentaire seraient particulièrement vulnérables.

  5. L’histoire se répète: Sous Trump 1.0, le Canada avait imposé des contre-tarifs ciblés et stratégiques. Ils visaient spécifiquement des districts électoraux républicains clés.

Le vrai danger n’est pas tant le tarif initial mais l’escalade potentielle de mesures de rétorsion qui pourrait s’ensuivre. Les guerres commerciales n’ont généralement pas de vainqueurs, juste des degrés différents de perdants.

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Je pense que pour avoir une conversation honnête sur les tarifs, il faut aussi considérer les tarifs canadiens sur les produits américains.

Voici un petit tableau fait par Grok!

Catégorie Produit Tarif douanier (sur quota ou rétorsion) Notes
Produits laitiers Lait 270 % Sur quota, lié à la gestion de l’offre.
Fromage 245 % Sur quota, protection des producteurs locaux.
Beurre 298 % Sur quota, parmi les plus élevés pour limiter les importations excédentaires.
Volaille Poulet 238 % Sur quota, dans le cadre des accords WTO et CUSMA.
Œufs 163 % Sur quota, pour protéger le marché intérieur.
Bœuf/Viande Bœuf 26,5 % (rétorsion) / 0 % (dans quota) 0 % sous CUSMA dans le quota, 25 % en rétorsion depuis le 4 février 2025.
Céréales Semences d’orge 57,8 % Sur quota, pour protéger l’agriculture locale.
Blé 94 % Sur quota, moins souvent mentionné mais significatif.
Bois Produits en bois 10-25 % Variable selon les différends commerciaux (ex. bois d’œuvre), 25 % en rétorsion.
Biens de consommation Voitures 25 % Tarif de rétorsion appliqué dès le 4 février 2025 sur certains modèles.
CVC (chauffage/clim) 45 % Mentionné dans des posts X, mais probablement lié à des biens spécifiques.
Aspirateurs 35 % Donnée non confirmée officiellement, possible rétorsion partielle.
Décodeurs Non précisé Pas de donnée exacte, probablement inclus dans les 25 % de rétorsion.

Perso, je suis contre toutes formes de tarifs et je crois que le Canada ne devrait avoir aucun tarif en place, sur aucune catégorie.

Les gens doivent investir leur temps là où ils sont les plus productifs. Le marché détermine la productivité des gens, ce n’est pas au gouvernement de décider en intervenant dans le marché.

Nouveau slogan: MFMFA! Make free market free again! (Ça se dit mal I know :joy:)

Tu as bien raison, la tarification de produits ne devrait pas exister. Déjà que nous sommes affecté par le taux de change.

Cependant, quand on y pense, est-ce que nous achèterions plus d’œufs des États-Unis si nos producteurs surtaxés (comme nous d’ailleurs) n’arrivaient pas a les vendre?

Plus on se penche sur l’économie et plus on se gratte la tête.
C’est comme de payer pour les soins de santé, avoir des assurances et ne pas réussir a avoir de rendez-vous pour passer des testes de santés préventives. Devoir payer au privé quand on paye pour le publique… voila un autre débat.

Tous ces exemples sont des systèmes. Ça prend une pensée systémique pour prendre les bonnes décisions. Mais beaucoup de gens ont uniquement une pensée linéaire par défaut.

Alors ils posent des actions, improvisent selon les réactions, ajoutent des choses, enlèvent des choses… jusqu’à un certain équilibre. Qui fonctionne uniquement dans ces conditions précises.

Tu changes un peu les conditions et le système part tout croche, on recommence le cirque mais là c’est plus complexe parce que des choses ont été ajoutées pour rien et d’autres ont été retirées alors qu’elles servaient à quelque chose.

Si ton budget d’oeuf ou de pain passe de 300$ par année à 150$ par année, le consommateur Québecois est plus riche de 150$.

Si on assume que le producteur Québecois va devoir fermer ses portes, alors c’est bien puisque ça le libère pour qu’il puisse trouver une occupation où il apporte davantage de valeur.

Ceci étant dit, je challengerais la notion que le producteur Québecois est incapable de rivaliser avec le producteur Américain. La raison derrière le coût de production plus élevé au Québec qu’au Maine est simple: taxes, régulations, permis, etc.

Le gouvernement protège ces industrie puisqu’il exploite ces secteurs. C’est tout simplement evil.

Aussi, il faut que j’adresse l’autre idée reçu qui vient avec ce genre de discussion.

Que le dollar reste ou quitte le pays n’a aucun impact.

L’Américain se retrouve avec des dollars Canadien. Quand il les change en dollar Américain, ces dollars vont dans la réserve de la banque Américaine.

Cette banque-là en conserve une partie pour son swap pool, mais doit investir le reste. Soit elle achète de la dette Canadienne pour financer notre gouvernement, ou elle investis sur le TSX et finance ainsi nos entreprises.

Le libre échange rend tout le monde plus riche & le protectionnisme est perdant/perdant.

Le SEUL endroit où ça fait du sens, c’est quand tu veux protéger des industrie vitales à la sécurité nationale.

@Claude, je sais que je suis un peu radical alors veux-tu contrebalancer mon opinion stp? Si j’ai mal expliqué certain concepts économiques, corrige-moi!

Don’t get me started… :stuck_out_tongue:

@Olivier_Lambert - Je vais effectivement contrebalancer ton approche libertarienne, bien que sur plusieurs points ta logique économique soit solide.

Arguments pour certaines protections tarifaires:

  1. Sécurité alimentaire nationale - Au-delà de la sécurité militaire, avoir une capacité de production alimentaire locale peut être stratégique. La pandémie a montré les dangers de dépendre entièrement des chaînes d’approvisionnement mondiales.

  2. Transitions économiques brutales - Tu dis que le fermier québécois devrait « trouver une occupation où il apporte davantage de valeur ». En théorie, parfait. En pratique, ces transitions créent des coûts sociaux énormes: chômage, communautés dévastées, compétences perdues.

  3. Concurrence déloyale - Certains producteurs étrangers bénéficient de subventions massives (comme l’agriculture américaine). Ce n’est pas vraiment du « libre marché ».

  4. Externalités environnementales - Les produits importés peuvent sembler moins chers car leur prix ne reflète pas les coûts environnementaux (transport, normes environnementales plus faibles).

  5. Conditions du marché du travail - Certains pays ont des normes de travail minimales ou inexistantes.

Je suis d’accord que le protectionnisme généralisé est inefficace et que notre système de gestion de l’offre est extrêmement coûteux pour les consommateurs. Mais l’abandon complet de toute protection tarifaire présuppose un monde idéal de marchés parfaitement concurrentiels qui n’existe pas.

Le pragmatisme suggère un démantèlement progressif des barrières avec des politiques d’adaptation pour les secteurs touchés, plutôt qu’une approche radicale.

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1 & 2, fair enough.

Si un autre pays décide de taxer ses citoyens pour subventionner les consomateurs des autres pays, that’s a win in my book!

Point 4 & 5, ma réponse serait dans la même lignée qu’au point 3. Si un autre pays décide de détruire son environnement ou de mettre en danger sa population au bénéfice des autres, be my guest. Sucks to be you thought!

Dans un monde idéal, tout le monde aurait SON propre intérêt à coeur. Une nation n’a pas à être altruiste.

Un des problèmes, c’est qu’à partir du moment où on délaisse un marché parce que nous ne sommes plus concurrentiels, on perd tout ce que ça prend (expertise, espaces, main-d’oeuvre, …) pour être en mesure de repartir plus tard si besoin.

Un glitch dans le système et c’est le bordel. Exemple: une usine prend en feu (je ne me souviens plus laquelle). C’est la seule qui produisait un type précis de composante. Crise mondiale parce que tout est en flux tendu.

C’est d’ailleurs l’une des raisons des tarifs au sud de ce que j’ai compris. Ils veulent favoriser le Made in USA. Sauf que ça va prendre 5 à 10 ans dans certains cas pour être en mesure de produire à nouveau.

Bref, je pense qu’un système hybride a ses avantages.

Cela dit, ça ne veut pas dire se la couler douce. Il faudrait jumeler ça avec une culture d’optimisation de la productivité et de l’ajout de valeur ajoutée. Nous sommes souvent en retard à ce niveau.

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Je sais que je pourrais le Googler ou le chatGPT(er) mais c’est tarifs était présent avant cette histoire?

Oui, il y avait déjà des tarifs, des quotas et des maximums selon les produits.

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Ce n’est rien de nouveau! Je m’étais renseigné là-dessus dans le temps que la diète kéto était populaire puisque c’est presqu’impossible de trouver du « Grass-fed butter » au Canada!