Le principe du Judoka
PS Je dois lancer 3 conversations pour « progresser », j’ai donc choisi de vous écrire le genre de chose que je pratique.
PS2 : Si ce n’est pas la place et/ou si tu veux retirer cet article Olivier, pas de problème informe moi. Je n’écrirai pas celui-ci sur mon blogue perso à moins d’avoir ton autorisation.
Vous êtes tous ici, pour utiliser le web pour développer votre entreprise. Apprendre à convaincre et vendre via le web e façon mondiale, wouah, fantastique. Et depuis le peu de temps que je suis parmi vous, je vois qu’il y a des personnes expertes dans ces domaines ici.
Moi, comme mentionné un peu dans ma présentation, je dois convaincre et « vendre » mes idées en face à face.
La négociation est pratiquée dans la vie de tous les jours, pas seulement dans les négociations en relation de travail.
Même vous, qui tentez de percer via le web, vous devez négocier régulièrement. Avec un fournisseur qui ne vous donne pas satisfaction, qui ne peut pas vous répondre dans les délais voulus. Ou encore un client récalcitrant ou moins bon payeur…
J’aime bien adapter des techniques tirées d’autres domaines et les appliquer à mon travail. Les techniques de psychologie humaine se transfèrent très bien d’un domaine à l’autre.
Et le Judoka dans tout ça?
Quand vous avez besoin d’obtenir quelque chose, vous êtes souvent en opposition avec les idées de l’autre.
Vous voulez votre produit dans un délai court, mais votre fournisseur est débordé. Vous client n’est pas satisfait à 100% et ne veut pas vous payer… Il y a beaucoup d’exemples où vous devez négocier, mais où votre vis-à-vis risque d’être ancré dans ses idées.
Les principes du judo invitent à s’élever au-delà de la force d’opposition.
Le Judoka utile la force et les intentions de son partenaire contre lui-même.
Donc, plutôt qu’entrer en contradiction avec la personne de qui vous devez obtenir quelque chose, « suivez la vague », aller dans le même sens que lui.
Le judo enseigne également l’entente harmonieuse, la prospérité mutuelle. Ce n’est pas chose facile en tout temps, mais quand c’est possible, c’est l’idéal.
Bon, je sais, dit comme ça c’est facile…
Voici un exemple simple vécu dernièrement.
Je remplace à Québec et j’ai loué un loft pour quelques mois. J’arrive mi-juin, vielle bâtisse et aucun air climatisé…
Il commence à faire chaud, le début juillet arrive après-demain, je demande donc quand il sera possible qu’on m’installe cet air climatisé qu’on m’avait promis lors de la location.
La personne qui s’occupe des locations semble toujours débordée et à la course.
Avez-vous noté que depuis l’arrivée des téléphones intelligents, tout le monde semble débordé ? Regarder les gens que vous croisez en marchant. Ils sont débordés juste à être « obligé » de lire leurs notifications.
Je croise donc cette personne, « très occupé » qui est en discussion avec une nouvelle locataire qui vient d’arriver et qui n’est pas très contente.
Elle lui dit « Installeras-tu mon air climatisé aujourd’hui, il devait y en avoir un » sur un ton pas très « frendly ».
Lui de répondre : « Disons que le 1er juillet ce n’est pas le meilleur moment pour ça, j’ai 80 personnes qui emménagent ».
Et elle de terminer sur un ton encore plus désagréable : « Ben fait un effort » …
Lui de se retourner en marmonnant et là il arrive face à moi, car j’attendais pour ouvrir ma porte et voir le résultat .
Et là, je sors mon Judoka!
Je lui mets ma main sur le côté de l’épaule et je lui dis : « Ça doit être fou les 1er juillets pour toi, je comprends et je vais patienter pour mon air climatisé ».
Juste dans son regard, j’ai vu 3000 lbs de moins s’enlever de ses épaules.
Le surlendemain il m’a croisé et m’a dit : « T’auras ton air climatisé aujourd’hui… avant ben du monde ». Je l’ai chaudement remercié.
Depuis ce jour, dû à 2 ou 3 autres petits problèmes, j’ai eu un service « prioritaire ».
Comment aurait-il réagi vous pensez si j’avais enclenché ma conversation sur le même ton que la voisine ?
Pourtant j’aurais eu raison d’être fâché et j’aurais pu lui lancer un « J’espère que j’aurai le mien avant elle ». Peut-être que j’aurais eu de bons résultats aussi, mais peut-être également que les suites de nos relations auraient été moins bonnes.
Donc mon vis-à-vis était dans une ambiance « débordée », à tort ou à raison, il n’était pas de bonne humeur suite à cette conversation, à ce moment l’énergie qu’il avait besoin devait être positive et s’était le meilleur moyen pour obtenir rapidement ce que moi j’avais besoin.
Et s’était la meilleure méthode pour poursuivre des relations positives par la suite.
En négociation
Je mentionne souvent qu’en négociation les méthodes employées doivent dépendre des suites.
Je m’explique, si vous devez négocier avec quelqu’un avec qui vous poursuivrez une relation, un collègue par exemple, vous pouvez (lire devez) agir différemment qu’avec une personne que vous avez de fortes chances de ne plus revoir, tel un vendeur de voitures.
Dernier exemple, j’essaie de ne pas être trop long pour ne pas vous lasser, mais j’aime tellement ce domaine .
Pendant mon remplacement, on me fournit une voiture de service. Il y a différents modèles et ce n’est pas nous qui décidons.
La personne responsable du service est très gentille et efficace. Au moment de mon arrivée, on me fait une location, car aucune voiture de flotte n’est disponible. Après quelques semaines on m’envoie une voiture qui vient de se libérer, une Ford Focus…
Bon, je n’ai rien contre ceux qui en ont une, mais je fais beaucoup de route et pas toujours dans des lieux ou des températures idéales.
Si je dis à cette personne que ça n’a pas d’allure, que ce n’est pas confortable de me changer ça…
Si je travaille là longtemps, pas très fort de ma part de me mettre cette personne à dos. Et toutes les personnes autour s’entendent pour dire qu’elle fait un bon travail.
Mais moi, ça ne règle pas on désirs d’avoir une voiture plus adéquate.
Donc, en réponse à son courriel où il me demandait si j’avais bien reçu tout ce qu’il fallait, papiers et autres, je lui confirme que oui.
J’en profite pour lui dire que ça fait un changement avec ce que j’avais avant et qu’il y aurait quelques réparations à faire, plusieurs lumières jaunes, etc.
Que s’il le désire je peux m’organiser pour les faire réparer rapidement.
Je sais qu’il est du genre efficace, qu’il gère une grande flotte et que ne pas avoir quelqu’un qui critique tout le temps et qui va lui faciliter la vie en effectuant lui-même les démarches de réparation sera bien vu de sa part.
Il me transmet tous les renseignements pour que je puisse faire ces démarches.
La semaine suivante les réparations sont faites, je lui confirme le tout et le remercie pour le service, je mets un petit « P.S. » : en passant, si tu as un VUS qui entre un moment donné, pense à moi .
Deux semaines après, j’ai reçu un courriel de sa part pour me confirmer que le véhicule que j’avais n’était pas le top pour mon travail et que je recevrais un Jeep dans les jours à venir.
Donc, si je résume (enfin).
Se servir des énergies de l’autre lorsque possible, embarquer dans son état et non pas être contrariant. Ce n’est pas toujours possible, mais quand vous le pouvez, les résultats seront fulgurants et à long terme en plus.
Tout ça peut sembler « lourd » à première vue, mais à force de le pratiquer, tout devient un réflexe un moment donné. Pour devenir bon dans un domaine, il faut pratiquer, il n’y a pas de secret.
Et puisque plusieurs aiment bien lire, Malcolm Gladwell l’explique très bien dans son livre « Les prodiges », 4000 heures de pratique en moyenne .
Et vous, quelles sont vos expériences en matière de négociations, ou psychologie humaine comme j’aime à le dire ?
Mario