Bonjour !
Bon le sujet que j’ouvre est peut-être pas très gai, mais concerne quasiment deux entrepreneurs sur trois, il mérite donc d’être abordé. En espérant briser quelques tabous, bonne lecture !
Depuis quelques semaines, mon meilleur ami, également en démarrage d’entreprise (entreprise dans le service informatique), a des difficultés financières.
Serré entre les impôts, les fournisseurs et autres contraintes liées à son lieu d’activité (Île de la Réunion, pas la zone la plus dynamique au monde…), je l’ai accompagné dans ses démarches de ces derniers temps et ai pu observer plusieurs choses, et surtout, découvrir des solutions que trop peu d’entrepreneurs connaissent ou osent utiliser.
Si vous êtes dans le même cas, la chose la plus importante est de réagir vite.
Trop d’entrepreneurs pensent pouvoir se rattraper le mois d’après, et étirent le problème dans le temps au point de l’empirer jour après jour.
Avoir un manque de trésorerie en démarrage est quelque chose de normal. Certains arrivent à être rentable dès le début mais ça reste une minorité, ça dépend pas mal de vos charges.
Les erreurs sont également courantes lors de la création de la première entreprise, et certaines peuvent faire perdre pas mal d’argent ( j’ai perdu 7 000$ cet été à cause d’une erreur en signant un bail pour un bureau à Montréal ), certes ça fait mal, mais il faut que ça serve de leçon !
Il n’y a donc pas de honte à avoir, ni de raison de se cacher la situation : il faut l’affronter dès que possible.
Plusieurs recours sont possibles.
Déjà, concernant les fournisseurs :
C’est souvent le plus compliqué, on a un humain en face, et la négociation est pas forcément le point fort de tout le monde.
Ce que je conseille ( et qui a sauvé mon ami ), c’est la transparence.
Souvent, la situation peut être désamorcée rapidement directement avec le fournisseur et à l’amiable, que ce soit en négociant un échelonnement des paiements, une annulation de dette (rare mais possible), ou encore un service proposé en retour.
Dans le cas inverse, si vous la cachez par tous les moyens en multipliant les crédits etc, elle peut vite devenir incontrôlable, donc soyez transparents !
Ensuite, des mesures officielles peuvent vous aider, il est possible de demander à la cour d’organiser un échelonnement des paiements (et l’imposer à votre fournisseur) en prouvant votre bonne volonté et votre plan pour vous remettre d’aplomb.
Ensuite, concernant les taxes, sujet particulièrement sensible au Québec, il nous arrive parfois par manque de trésorerie de piocher dans ce que l’on aurait du renvoyer au gouvernement, et de se retrouver à sec le moment venu. Les retards ne sont pas dramatiques, mais c’est ce qu’il faut mettre en priorité.
Tout dépend de votre situation, mais perso, entre votre fournisseur et les taxes, je vous conseille de privilégier les taxes : les retombées peuvent être bien plus sévères en cas de non paiement, et les négociations ne sont pas le fort de Revenu Québec.
Bon, ces quelques mesures ne vont pas forcément vous sortir du manque d’argent dans l’immédiat, mais elles vous libèreront l’esprit,
Le manque de trésorerie ou la difficulté liée à son marché n’est pas ce qui a le plus porté atteinte à l’entreprise de mon ami : c’est son état psychologique.
Il s’est senti étouffé, bloqué, ce qui lui a retiré sa motivation d’entrepreneur et a considérablement ralenti sa croissance et ses perspectives d’évolution, jusqu’à rater certaines belles opportunités qui auraient pu l’aider à s’en sortir.
Il y a surement des tas d’autres solutions, je vous invite à partager les votre dans ce sujet, voir même partager vos expériences : c’est par le partage que l’on apprend, et si ce sujet peut aider certains d’entre nous, ce sera génial !