J’ai beaucoup de choses à reprocher à l’université.
J’ai eu des cours ennuyeux à mourir. J’ai appris par coeur des articles du Code civil pour les recracher lors d’examens longs, pénibles et anxiogènes. J’ai payé des centaines de dollars par session en livres que j’ai à peine ouverts.
À l’Université Laval, je me suis retrouvée dans des amphithéâtres sans fenêtres avec plus de 200 personnes, à me battre pour m’assoir suffisamment près pour entendre le prof, assise sur une chaise en bois qui craque avec un minuscule espace pour écrire où un Macbook Air 11po ne tient pas.
En droit, je me suis absentée certaines sessions de 75% de mes cours. J’étais incapable de me concentrer en classe et j’apprenais mieux de manière autodidacte, en lisant et annotant la jurisprudence par moi-même ou avec des amis.
Mais l’université m’a tellement donné…
J’ai eu des professeurs extraordinaires qui ont changé ma vie. Des gens passionnés et passionnants qui m’ont donné envie de pousser plus loin, de travailler plus fort, d’apprendre plus.
Je pense à mon cours de Cyberdroit, où la prof devait complètement refaire son syllabus à chaque année à cause des évolutions dans la jurisprudence, mais qui le faisait avec enthousiasme. Je pense à ma prof de Mandarin, à l’Université Laval, qui passait de longues heures dans son bureau après les classes à nous aider à discerner les tons. Je pense à mon prof de droit international qui nous racontait ses anecdotes de pratique extraordinaires, à ma prof d’analyse féministe du droit qui m’a présenté les approches critiques, à ma prof de Théories qui m’a laissée m’inscrire à son cours de maîtrise même si je n’avais pas le niveau.
Il y a peu de milieux aussi effervescents que l’université, avec ses associations étudiantes, ses clubs de débat, d’entrepreneuriat, ses simulations des Nations Unies et que sais-je encore.
Le deuxième cycle est tout un autre monde, avec ses défauts, certes, mais ses opportunités également.
Bref. Je crois à l’université. Je crois qu’on pourrait garder le meilleur et jeter le reste aux poubelles. 