Inscrit sur la Tranchée depuis octobre 2016, et rendu au niveau 20, il est temps que je fasse moi aussi un journal de progrès
Si j’ai attendu aussi longtemps, c’est que j’avais pleins de projets en développement, sans savoir ni ce que j’avais vraiment envie de faire, ni quelle direction j’avais envie de prendre. Pendant ce temps-là le train-train de la vie quotidienne avance, et le temps passe, et rien ne bouge. Inconsciemment peut-être, j’attendais un élément déclencheur qui allait me donner une direction.
C’est arrivé il y a quelques semaines. Je reçois un message de mon éditeur qui me dit : « Les ventes de ton livre sont trop basses, donc on va procéder à un déstockage la semaine prochaine ».
Ça je sais ce que ça veut dire : on envoie ton stock à gros rabais chez Walmart, il va te rester 0,10$ de commission par vente. Il reste 984 unités en stock. Faites le calcul. La grosse paye!
Genèse du projet
Pour vous mettre en contexte, en 2013-2014 j’ai écris un livre intitulé « Le Guide de l’Écoconduite ». L’écoconduite c’est l’art de conduire un véhicule en consommant le moins d’essence possible. En pratique, cela permet des économies variants de 20% à 50%. Au USA, il existe des super professionnels qui arrivent à faire jusqu’à 2500 kilomètres avec un seul plein d’essence sur certaines voitures. En comparaison, les voitures sont généralement conçues pour faire 500 km avec un plein.
J’ai donc écris le livre sans aucun projet en tête, simplement dans l’esprit de compiler les techniques que je pratiquais moi-même.
Fin 2015, sur un coup de tête, j’envoie un PDF à 4-5 éditeurs. La même semaine l’éditeur Broquet manifeste son intérêt, et quelques semaines plus tard le livre est déjà imprimé.
J’avais 0 expérience et 0 attente. Je découvrais au fur et à mesure de l’évolution du projet.
Rapidement je me rends compte que l’éditeur ne fait absolument rien pour la promotion du livre. Il se fit uniquement sur un communiqué de presse, sa réputation et la volonté des librairies de promouvoir le livre dans leurs institutions. Autrement dit, je réalise que le succès pour la vente d’un livre papier est basé sur un coup de dé. Si un libraire avec une bonne audience veut bien le promouvoir, tu vas en vendre plein. Dans tous les autres cas, tu vas rester sur les tablettes. En parlant par la suite avec plusieurs autres auteurs, j’ai compris que les auteurs à succès sont généralement très très actifs dans le marketing de leurs propres oeuvres.
Face aux ventes anémiques (moins de 1-2 par mois, même si le livre est affiché sur le site web de centaines de librairies dans toute la francophonie mondiale), je comprends que si je ne fais rien, il ne se passera rien.
Je commence à élaborer un projet de blog pour développer moi-même une audience. Mais l’éditeur met rapidement 2 conditions :
- Pas de Ebook, version papier seulement
- Ne rien publier sur le blog qui soit présent dans le livre.
Autrement dit : pas de contenu gratuit.
À cela s’ajoute un autre problème : je dois acheter le livre 15$, avec une revente à 20$. La marge de profit est trop faible pour mettre du gros marketing là-dessus. Et je ne peux pas vendre plus cher, car il est affiché partout à 20$ dans les librairies.
J’ai donc commencé à réfléchir sur des moyens de créer de la « valeur ajoutée », soit de créer un cours d’écoconduite dont le livre servirait de manuel, ou encore créer un club d’écoconduite qui fonctionnerait avec un abonnement mensuel.
Pendant tout ce temps, le temps passe…
L’été dernier (2018, 3 ans plus tard), je me dis : là, faut bouger. Je décide d’organiser un lancement pour le 4 août. (4-roues, t’a pognes-tu?) 2-3 semaines avant, mon programmeur m’informe qu’il a un contretemps et qu’il ne sera pas prêt à temps. En même temps, comme je travaille aussi sur autre chose, je me rend compte que j’ai beaucoup de signes de burnout. Finalement, tout tombe à l’eau.
Au début de cet été (2019), je me dis que je pourrais reprendre mon lancement, toujours pour la même date du 4 août.
Mais voilà que début juillet je reçois ce fameux Email de l’éditeur qui me dit qu’il veut mettre fin au contrat, en liquidant le restant de livres dans les supermarchés.
À prime abord, ça donne l’impression de recevoir une bonne claque sua yeule. Mais comme je dis toujours en coaching : un bon entrepreneur est celui qui se sert des obstacles sur son chemin pour se propulser à son prochain niveau de développement.
Je me suis dit : « hey man, si tu rachètes les livres, tu récupères tes droits. Si tu récupères tes droits tu peux faire ce que tu veux, c’est-à-dire vendre un Ebook et déterminer le prix de vente ».
Vite vite j’ai ratissé ma liste de contacts à la recherche d’un investisseur/partenaire pour trouver les fonds pour racheter tous les livres. J’ai réussis à boucler le budget assez rapidement.
J’ai tenté de maintenir ma date de lancement du 4 août, malgré ces changements majeurs de dernière minute. Je n’y suis pas arrivé, mais je vais quand même aller de l’avant avec les stratégies marketing aussitôt que le site Web sera prêt, c’est-à-dire d’ici quelques jours.
Le projet
Maintenant que les librairies sont « out of stock » (youppi, je pensais pas me réjouir de ça un jour), le Guide va passer à 40$ (version papier, livraison inclue), et 35$ pour la version Ebook.
Ça peut sembler contreproductif de doubler le prix quand l’éditeur n’a pas réussis à les vendre avant, mais avec un bon marketing est de la « valeur ajoutée », ça ne devrait nullement être un problème.
Le Guide viendra donc avec une adhésion à un Club d’Écoconduite (en bref, un groupe Facebook privé), qui va permettre aux écoconducteurs de communiquer entre eux, s’entraîder et partager leurs difficultés ou réussites. Je serai aussi très présent pour offrir un soutien personnalisé.
En plus, je vais créer une douzaine de vidéos que je vais publier aux membres progressivement au cours de la prochaine année, qui passe en revues plusieurs passages du Guide, avec des exemples sur la route devant la caméra et mes commentaires. Un espèce de mini-cours.
Il s’agit donc d’un projet court terme (1 an ou 2 max). Le but est d’écouler les près de 1000 copies papiers, et vendre au passage quelques milliers supplémentaires (si possible) de Ebook.
La landing page
Je débute le projet à zéro. Je n’ai ni audience ni article de blogs référencés. Comme je veux (dois) vendre rapidement (j’ai maintenant des contraintes financières associées), je dois faire du « cold sale » autant que possible, c’est-à-dire vendre directement au prospect.
Je dis toujours aux gens de ne pas faire ça, parce que le taux de conversion est généralement extrêmement faible. Il faut bien que je joue le cordonnier mal chaussé…
Pour optimiser l’opération, j’ai développé une landing page en 2 étapes.
La première étape consiste essentiellement en une vidéo de présentation, qui vise à « donner le goût d’en savoir plus ».
Pour passer à la 2e vidéo qui donnent plus de détails, il faut me donner votre Email.
Une fois sur la 2e landing page, je propose direct un bouton de vente.
Et si je ne vends pas, le prospect est quand même entrée dans un entonnoir de conversion.
Je n’ai aucune idée quels seront les résultats de cette formule. Je vous tiendrai informé.
(Pour les curieux c’est ici : http://www.hypermiler.club )
Le montage vidéo
Comme je n’avais aucun budget pour faire les vidéos, j’ai du faire avec les moyens du bord. Mais comme on dit toujours, mieux vaut en faire une mauvaise que de ne rien faire du tout.
J’ai donc acheté 9 feuilles de carton vert chez Korvette pour me faire un mur vert dans mon salon.
Comme appareil je n’avais que mon cellulaire, à l’époque un LG G5, qui a servi de caméra et de micro. Mon garçon de 13 ans, très autodidacte (y’a de la génétique là dedans!!) a fait le montage avec Premiere Pro, et son petit ordinateur portable Lenovo qu’il avait acheté 250$ sur Ebay (avec un benchmark de 1900). Ça a pris 13h pour compiler la vidéo de 1:30 minutes. Quand on dit se débrouiller avec ce qu’on a, c’est ça!
Relativement déçu de la qualité de l’image, malgré tout les efforts qu’on y avait mis, j’ai acheté cette lampe hallogène de 500 watts chez Home Hardware, 14,95$ en spécial, que j’envoie au plafond pour faire radier la lumière dans toute la pièce.
Ce petit ajout a considérablement améliorer la qualité visuelle de la 2e vidéo, tournée dans les mêmes conditions (tout en augmentant la chaleur dans la pièce de 10 degrés…)
Les objectifs
Je démarre le projet avec 500$ de budget alloué au marketing. Je commence avec l’intention de faire 1 vente par 20$ d’investissement, soit 2$ par Email recueilli avec un taux de conversion de 10%.
Si j’y arrive, il me suffira de réinvestir 20$ par vente indéfiniment, jusqu’à écoulement des stocks. Mon marché est la francophonie mondiale, soit un bassin de 300 millions de personnes.
Bien sur, entre temps, je pourrai travailler différentes stratégies pour améliorer mon taux de conversion et ainsi augmenter mes marges de profits.
(Je suis d’ailleurs à la recherche d’un spécialiste du Business Manager de Facebook pour m’aider à optimiser mes campagnes.)
À bientôt pour la suite !!