Salut Éric,
Je ne veux pas te décourager, mais tu ne ramasseras pas 500 000$ en faisant du porte à porte. Ne perds pas ton temps avec ça.
J’ai fais un projet de porte à porte cet été (Grâce au film Dumbo, j'ai amélioré mon marketing) justement dans le but de vivre et expérimenter cette méthode, qui manquait à ma culture marketing générale.
D’abord 2 portes sur 3 y’a personne (surtout le jour). Ensuite, 9 sur 10 qui répondent (donc t’as déjà cogné à 30 portes) vont te revirer de bord. La perte de temps est absolument incroyable. Et il y a plein d’autres problèmes aussi, notamment les permis municipaux, qui sont un casse-tête terrible.
À Sherbrooke par exemple, le permis de sollicitation coûte 100$. Mais pour l’obtenir, il faut une certification de l’OPC qui coûte 600$. Et l’OPC refuse de délivrer cette certification si tu n’as pas d’assurance responsabilité, qui elle coûte 800$. Au total, t’en as pour 1500$ de frais, et des semaines de procédures… et ce pour chaque vendeur si vous êtes une équipe.
À Thetford Mines, la sollicitation est totalement interdite, avec une amende de 400$ en cas d’infraction, et il n’existe aucune procédure pour obtenir un permis.
J’ai été témoin une fois d’un organisme de prévention du suicide chez les jeunes qui avait une équipe de plusieurs vendeurs, avec un coordinateur, qui entrait dans un village et faisait toutes les portes rapidement. Ils vendaient toute sorte de gugus insignifiants qu’on trouve au Dollarama, qu’ils vendent le triple du prix, et qu’on achète juste pour participer à la cause. Mais même dans ce cas là, tu dois payer tes vendeurs à commissions, le coordo, le transport de tout ce monde là, pour finalement ramasser un capital peut-être intéressant, mais très très loin de ton objectif de 500 000$, et ce malgré avoir mis énormément d’effort et de temps.
D’ailleurs en cette période de pénurie de main d’oeuvres, c’est extrêmement difficile de trouver des vendeurs pour former une équipe…
Et pour terminer sur le sujet, en porte à porte, à part quelques exceptions, les gens n’ont pas le goût de jaser (on est toujours en train de les interrompre dans quelque chose), et posent très peu de question sur ton organisme… en fait s’ils donnent de l’argent, c’est pour se donner bonne conscience tout en se débarassant de vous, et se fiche pas mal de ce que vous aller faire avec le cash ensuite.
Ceci étant dit (désolé pour les longueurs)… il faudrait savoir si ton organisme est à but lucratif ou non lucratif.
Si c’est lucratif, la seule façon de te financer ça va être de vendre quelque chose quelque part.
Si c’est non-lucratif, il existe des tonnes de subventions et moyen de financements, qui vont être beaucoup plus efficaces au niveau d’énergie et de temps.
Par exemple, ici en Estrie il y a un organisme qui s’appelle FEVE qui s’occupe de trier les déchets dans les nombreux festivals de la région pour s’assurer de recycler au maximum. Ils ont donc besoin de beaucoup de bénévoles. Pour y arriver, ils invitent les organismes à but non lucratif à envoyer leur propre équipe, et en échange du travail, ils envoient un chèque à l’organisme. Cela peut représenter plusieurs milliers de dollars par saison pour un organisme qui sait organise ses équipes.
Donc pour résumer :
- Il faudrait déterminer d’abord la structure de l’organismes et une définition plus précises de ces activités à venir pour ensuite déterminer un plan d’action approprié sur les moyens de financement
- Ensuite tu pourras déterminer à qui tu veux présenter ton projet
- Ensuite tu pourras mieux cibler les questions que tu penses te faire poser… c’est certain que tu n’auras pas les mêmes questions d’un inconnu dans la rue que de ton député par exemple.
T’as un extraordinaire projet entre les mains, ça vaut la peine de partir sur des bases solides !