À qui revient le blâme?

Salut tout le monde :raising_hand_woman:

Est-ce aux géants de la techno de définir la liberté d’expression? Cette interrogation est le titre de l’article qui a attiré mon attention cette semaine. Pourquoi? À l’ère du numérique on ne peut pas passer à côté de Facebook, Twitter, Google, etc.

Nous le savons très bien, c’est à l’aide de plusieurs algorithmes que ces géants décident le contenu qu’il nous est présenté. La question est donc légitime. Certains auteurs voient leurs articles efface d’internet, des photographes se font bannir leur compte, puisque la photo est « trop osée » N’est-ce pas là empêcher une certaine forme d’expression? :thinking:

Sommes-nous sous l’emprise des géants du web?

1 « J'aime »

N’est-ce pas là empêcher une certaine forme d’expression? :thinking:

Non. Le principe de liberté d’expression s’applique aux instances gouvernementales, pas aux compagnies privées. Une compagnie peut très bien dicter ce qu’elle ne veut pas qu’on dise sur sa propriété (i.e. son réseau), tant que cela reste à l’intérieur des lois du pays où elle se trouve.

Je comprends que Google, Facebook et Twitter dominent largement les communications interpersonnelles de masse mais si nous les avons laisser se rendre là je trouve que c’est notre problème. Nous leur avons joyeusement fourni nos données et avons utilisé leurs services « gratuitement », je trouve que ce serait hypocrite de maintenant leur dicter ce que nous pouvons ou non publier en utilisant leurs ressources.

3 « J'aime »

Le problème est que si on définit liberté d’expression comme étant la liberté de s’exprimer sur la place publique, tout dépend alors de la définition qu’on donne à « place publique ».

Sur Wiki (en anglais puisqu’il est bc plus étoffé qu’en français):

Si Internet est devenu le terrain de jeu de la liberté d’expression, ses joueurs ne devraient-ils pas respecter certaines règles?

Si on en vient à cette conclusion, l’autre question qui arrive directement en tête est: qui est l’arbitre?

Internet appartient à personne et tout le monde en même temps…

Pour revenir à la question de base, je pense que la liberté d’expression est beaucoup plus attaqué par les activistes politiques qui jugent la violence comme étant une expérience purement subjective.

Le problème avec cette définition est ça implique que la parole peut devenir une forme de violence. Ex: si je ne suis pas d’accord avec ton opinion, je peux t’accuser de commettre de la violence envers moi.

On voit facilement où ça dégénère.

Le problème n’est pas Facebook, le problème est une petite partie du public qui se radicalise, s’organise et mob les gens sur Twitter et Facebook.

En faisant ça, ils attirent énormément d’attention de la part des médias, ce qui influence ensuite l’opinion publique, ce qui influence le marché boursier.

Lorsque Facebook bannie quelqu’un pour apaiser ses investisseurs, il est en fait contrôlé par une poignée d’étudiants en science politique qui ont un semi-croquant sur Karl Marx.

3 « J'aime »

Je comprends d’où tu viens mais je suis en désaccord avec certains éléments de ta prémisse de base. Je vais détailler ma position ci-bas.

Si Internet est devenu le terrain de jeu de la liberté d’expression, ses joueurs ne devraient-ils pas respecter certaines règles?

Internet appartient à personne et tout le monde en même temps…

Je ne suis pas d’accord. L’idée, le concept d’Internet, appartient effectivement à toute la planète. Mais l’équipement, les câbles, les serveurs, bref l’aspect physique appartient à des entités très clairement définies. De même, un nom de domaine et même un site web appartiennent à quelqu’un. C’est d’ailleurs de là que découlent toutes les difficultés d’appliquer l’article 13 du nouveau code du droit d’auteur en Europe.

Si Facebook décide, que ce soit pour une raison économique, morale, philosophique ou autre, qu’elle ne veut pas d’un certain type de contenu de la part de ses utilisateurs et que ceux-ci confirment leur accord en acceptant ses conditions, alors Facebook doit avoir le droit d’enlever ce qu’elle veut. Tout comme nous, en tant qu’utilisateurs, avons le droit de ne pas utiliser Facebook si son comportement ne nous plaît pas.

Pour un faire un parallèle dans le monde réel: c’est comme si quelqu’un se promenait avec une pancarte « Toutes les personne de [insérer une minorité quelconque] devraient disparaître » dans un Walmart. La compagnie a très bien le droit, que ce soit pour une raison économique, morale, philosophique ou autre, de demander à l’individu de jeter sa pancarte ou de quitter son magasin (et même son stationnement, s’il lui appartient en propre).

Dans le même ordre d’idée, si quelqu’un arrive chez moi et sort la même pancarte, j’ai le droit de demander à la personne de se débarrasser de la pancarte ou de quitter mon domicile. Et j’ai le droit d’appeler la police si la personne refuse de partir.

Autrement dit, la liberté d’expression protège de la censure gouvernementale, mais pas de la censure de la part d’entités privées. De plus, la liberté d’expression ne protège en aucun cas des conséquences de notre expression, que ce soit de se faire mettre dehors d’un endroit ou de se faire bannir d’un réseau.

Et ça c’est sans compter que l’idée qu’on se fait de la liberté d’expression au Canada est bien différente de celle qu’on se fait aux États-Unis, à la fois légalement et socialement.

Hmmm… Ton exemple de WallMart n’est pas bon. Premièrement parce que la fonction principale de WallMart n’est pas de partager de l’information, mais des biens.

Et en se sens, elle respecte les principes de libertés et droits fondamentaux.

Puisque WallMart est considéré comme un lieu public, ils sont sujets à certaines règles anti-discriminatoires. Tout le monde a le même droit de magasiner là. WallMart ne peut refuser l’accès à son magasin à une personne parce qu’elle est noir, vieille, homme ou femme.

Une des raisons qui justifie le pouvoir gouvernemental sur les lieux public est simple: c’est le gouvernement qui paie les infrastructures qui permettent à Wall-Mart d’exister. Ce qui en fait un excellent parralèle à Internet.

Alors que c’est vrai qu’une poignée d’instance administre le réseau et y exerce un énorme pouvoir. Dans ces instances, on compte autant le gouvernement, des OBNL que des corporation. Sans compter que les protocols de communication sont open source. C’est en ce sens que je dis que ça appartient à tout le monde et personne.

Chaque citoyen est propriétaire des infrastructures à travers ses taxes et il en dégage un revenus à travers la location de ces infrastructures aux ISP.

Complex stuff n all. Pas trop envie d’explorer cet aspect là plus en détails.

Mais mon point est que les principes de liberté et d’égalité sur Internet se manifestent à travers non seulement le droit à l’accès (comme Wallmart) mais également au droit à l’expression.

Exact, c’est une considération extrêmement importante. Notre liberté d’expression est beaucoup plus limitée qu’aux États-Unis. Exemple: le petit Jérémie n’aurait jamais eue de cas s’il était américain.

On s’entend sur pas mal tout et je comprend ton point. Là où ça accroche entre nos deux visions est que moi j’aimerais qu’on trace la ligne entre un site qui représente un « lieu public » et un « club privé » à la même façon qu’on distingue entre un club de golf et un Wall-Mart.

Si Facebook est un lieu public, il ne peut pas être poursuivi pour le contenu publié sur son site. C’est la carte qu’il a joué lors de son passage devant le congrès.

Mais s’il décide de jouer au modérateur sans être mandaté par le peuple, alors il devient un club privé.

L’analogie que j’avais entendu en se sens est la distinction entre un stand de journal dans un dépaneur et le journal en tant que tel. Si Facebook joue la carte du stand de journal, ses obligations sont clairement différentes que s’il s’improvise comme un média.

Je pense que c’est une erreur de la part des géants tech de porter le costume gauchiste social justice warrior. C’est hypocrite.

Toutes ces startups de silicon valley qui se disent être démocrate ultra libéraux aux teintes socialistes sont incorporé dans des paradis fiscaux et rendent leurs comptes aux shareholders. C’mon…